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ŒUVRES INÉDITES DE BAUDELAIRE.
absolument du moins, — que j’ai reçu de l’argent sur
plusieurs d’entre elles, — et que je n’ai pas le sol pour
travailler, non pas quinze jours, mais même un jour.
Vous ne trouverez pas étonnant que j’aie pensé à vous
qui avez été si charmant avec moi, — et toujours.
Post-Scriptum. Avec ou sans argent, répondez-raoi
tout de suite; mais surtout, mon ami, pas de grosses
raisons faites pour les bêtes; je serai persuadé que
vous ne pouvez pas m’obliger par le simple fait que
vous ne le faites pas. — Et aussi — mon cher ami, —
pas trop d’esprit, — il tomberait bien mal dans ma vie
actuelle.
Puisque vous venez ici en janvier, je compte que
vous viendrez me voir, cela va sans dire. Je tâcherai
d’avoir la prévoyance de mettre votre argent de côté.
Je vais faire paraître une série de morceaux au Moni
teur 1 , aussitôt que j’aurai le petit loisir que j’implore,
et cela me fera une forte somme.
Christophe 2 m’a donné, il y a quelques mois, un
numéro du Journal d'Alençon, où vous avez fait enten
dre que le traducteur et F enthousiaste finirait comme
le modèle. Voilà ce que c’esl que l'esprit. J’ai encore
le journal dans mes papiers.
cos volumes; ou ne trouve aucune trace de ces comédies, ni dans sa cor
respondance, ni dans les diverses listes d’ouvrages projetés qui furent im
primées sur les couvertures de ses livres ou des livres de ses amis.
1. Baudelaire veut sans doute parler ici de la première série des His
toires extraordinaires d’Edgar Poe. Peut-être l'avait-il proposée au Moni
teur, mais c’est dans le Pays qu’elle parut, d’août à octobre 1854.
2. Le statuaire Christophe, avec qui Baudelaire et Malassis étaient inti
mement liés.