56 HISTOIRE DU PEUPLE D'ISRAËL.
de l’autorité, et cherchait sa subsistance dans
les interstices d’une plus grande société. Il faut
remarquer que ces anciennes civilisations n'étaient
pas aussi compactes que les nôtres; elles avaient
des vides intérieurs, où le nomade pouvait trouver
place et qui semblaient mème l’appeler. C’est
ainsi que l’Ésypte à toujours attiré les Arabes et
leur a fait place dans son réseau administratif, en
apparence si serré. La population de la Babylo-
nie paraît avoir été peu dense; des bandes de
pasteurs pouvaient y occuper une place analogue
à celle des dédouins d’aujourd’hui en Syrie et en
Ésypte, ou des Ziganes dans les pays où il y en a le
plus.
Parmi les Sémites nomades qui passaient d’Ara-
bie dans les contrées plus favorisées qui avoisinent
la Méditerranée, les uns arrivaient directement
d’Arabie, d’autres, arrêtés par le grand désert, fai-
saient le tour le long de l’Euphrate et débouchaient
en Syrie à la hauteur de Maboug et d'Alep, après
avoir fait en terre babylonienne un séjour plus ou
moins prolongé. Ge séjour laissait chez eux des
traces profondes. La langue dominante de la Baby-
lonie était déjà depuis longtemps l’idiome sémi-
1. Les transplantations de populations faites par les rois d'As-
syrie et de Chaldée semblent le prouver,