LES BENI-ISRAËL A L’ÉTAT NOMADE, 107
Israël était Jakobel*, « Celui que El récompense »,
ou « Gelui qui suit El, qui marche pas à pas dans
les voies qu’il à tracées »°. Ce nom s’abrégeait en
Jacob® comme le nom de Irhamel s’abrégeait en
Irham* et Calbel en Caleb. Beni-Jacob ou Beni-
Israël était le nom de la tribu. Plus tard, on prit
Jacob pour un personnage, petit-fils d’Abraham.
Le nom de son père Isaak est aussi probablement
une abréviation pour Isaakel, « Celui à qui Dieu
sourit * ». Peut-être la tribu sainte se désigna-t-elle
de la sorte à une certaine époque; peut-être les
Isaakel furent-ils un groupement puritain, anté-
rieur à celui des Jakobel. Ce qu’il y a de sûr, c’est
que ces pieuses gens ne voulaient appeler l’Être
suprême, résumé en Klokim, que El ou El* élion
(le Dieu Très-Haut )7 ou Saddaë (le Dieu tout-puis-
1. Ce nom figure dans les listes des campagnes de Thoutmos III
(n° 102). Voir Groff, dans la Rev. égyptol., t. IV, p. 95 et suiv.,
146 et suiv. ; Stade, Zeätsch. für die altt. Wiss., 1886, p. | et suiv.
2. Comp. n*2p»+ (I Chron., 1v, 36), correction très plausible.
3. Voy. Mém. sur les noms théophores apocopés, dans la
Revue des études juives, oct.-déc. 1882. Sur ADN pour SNDDN,
voir ci-après, p. 112.On trouve aussi, dans les textes assyriens,
VDUN pour INSDV3. Groff, Revue égypt., t. V, p. 87, note 5.
4. Voy. Gesenius, Thes., p. 1283.
d. Comp. Gen., xvir, 17,19; xvuT, 12; xxT, 6; xxvi, 8, t- V,
p. 87, note.
6. El n'appartient pas à la même racine que Elohim.
7. Gen., xiv, 18 et suiv.