#2 HISTOIRE DU PEUPLE D'ISRAËL.
L’éphod, en effet, outre sa propriété de repré-
senter Iahvé, avait un emploi tout particulier,
c’était de servir à la divination, de rendre des
oracles. lahvé, dans certaines régions de l’opinion
israélite, encore mal unifiée, était avant tout un
dieu que l’on consultait pour savoir l’avenir et ob-
tenir des directions utiles. L’El patriarcal était con-
sulté aussi. Il se mettait en communication avec
l’homme, surtout par les songes et les prophètes ‘.
Mais l’âge patriarcal n’eut rien qui ressemblät à
une consultation directe de Dieu. Tahvé, au con-
traire, fut essentiellement un dieu de sorts, ana-
logue à la Fortune Prénestine, répondant par oui
ou par non aux questions qu’on lui posait”.
Il est probable que, dès le désert, exista l’idée
d’une réelle présence de lahvé sur l’arche, entre
les ailes des deux chérub, formant socle et lui ser-
vant de trône“. La, on venait lui demander des
décisions*. Les institutions judiciaires, durant un
temps, se bornèrent à ces espèces d’ordalies. Juger,
c'était répondre à des gens qui venaient interroger
Dieu°. On ne faisait rien d’important sans avoir con-
1. 1 Sam, xxvir, 6. Cf. I Sam., xx, 93 Job, xxxu1, 15.
9. | Sam., x, 22-23; x1V, 41 (d’après le grec).
3.1 Sam., 1v, 4; II Sam, vi, 2. Gf. Ps. LXXX, 2; xCIX, 1.
4. Exode, xxXII, 7-11 (passage ancien).
5, Exode, xviI, 15 et suiv.: Livre de l’alliance, Exode, xx1,