LES BENI-ISRAËL A L’ÉTAT DE TRIBUS FIXÉES. 287
doive pas son origine au même ordre d’idées’, qui
paraît avoir dans la théologie égyptienne son ori-
gine et son explication. Selon cette théologie, dont
l’influence fut si forte dans la région chananéenne,
le double du dieu, c’est le dieu lui-même. On
s'adresse à ce double comme au dieu. On trouve à
Thèbes des invocations au double d’Ammon. Ail-
leurs, le double de Chons figure en lieu et place de
Chons*.
Le Muleak lahvé n’est souvent qu’ «un homme
de Dieu * », envoyé par Iahvé pour un objet dé-
terminé. Dans la plupart des cas, cependant, le
Malealk ne se distingue pas de Iahvé lui-même“.
À une époque plus récente, cela donna lieu à un
abus de style des plus singuliers. Les piétistes de
Juda trouvèrent messéants certains passages des
anciens livres où Iahvé agissait en homme et se
compromettait en des aventures que l’on trouvait
trop vulgaires. On prit l'habitude, dans ces cas-
là, de substituer, le Maleak Iahvé au mot Iahve.
L’ange de Iahvé fut l’agent divin, dans toutes les
4. Th peut être pour INSL, comme <ll, en arabe, pour
JHe, surtout dans le Coran.
2. Champollion Monum., t. I, pl. LXXXIV; cf. Maspero, dans le
Recueil, t. 1, p. 156 et suiv.
à. Vision de Manoah, Juges, xuI, init.
4. Gen., xvr, 7, 15, ete.