350 HISTOIRE DU PEUPLE D’ISRAËL.
et leurs alliés, ne pouvaient les défendre. La dis-
tance en ligne droite de Lais à Sidon n’était pas
grande; mais la région presque infranchissable du
bas Litani était entre les deux villes. Les mes-
sagers regardèrent dès lors la fertile terre de Laïs
comme dévolue à leurs compatriotes. Un oracle de
[ahvé, qu’ils allèrent consulter, les confirma dans
cette pensée. Les détails de cette singulière consul-
tation nous sont longuement racontés dans un mor-
ceau qu’on peut considérer comme le plus pré-
cieux tableau des mœurs de cette époque reculée*.
Il y avait dans les montagnes d’Éphraïm un
homme nommé Mikaïahou ou Mikah, nom qui in-
dique une dévotion particulière à lahvé’. Le iah-
véisme de Mikah paraît avoir été fort analogue à
celui de Gédéon. Comme Gédéon, Mikah s’était fait
chez lui un oracle de Iahvé fort achalandé. Ses en-
nemis, alors ou plus tard, répandirent le bruit que
le matériel de ce culte avait été fait avec de l’argent
volé, et, qui est pis, avec de l’argent volé par un fils
à sa mère, de l’argent frappé de malédiction mater-
nelle. Quoi qu’il en soit, Mikah avait dans sa
1, Juges, xVIII, 13 et suiv.
2. Sice nom n’est pas altéré, le sens serait : « Qui est comme
lahvé? » Notez également des noms iahvéistes théophores dans
la famille de Gédéon.