LES BENI-ISRAËL A L’ÉTAT DE TRIBUS FIXÉES. 371
pas d’ustensiles de culte; le sacrifice ne se sépare
pas du festin religieux, et réciproquement tout
festin est un sacrifice; la part des dieux y est litur-
giquement réservée.
La morale de l’Hébreu du temps des Juges et de
l’Achéen des temps homériques se valent à peu
près. L'état social du monde est le brigandage, la
guerre de tous les groupes humains contre tous.
Dans l’intérieur des groupes, le lien de garantie est
très fort. Un Danite ne tuera jamais un Danite, il
le vengera toujours; mais un Danite pourra fort
bien avoir de Lrès mauvais procédés pour un Zabu-
lonite. Deux Israélites, cependant, admettront tout
d’abord entre eux un lien de fraternité. Quant à ce
qui n’est pas israélite, tout membre de la famille
d'Israël n’y verra qu’un ennemi. Il en est de même
chez les tribus helléniques. Le fond de douceur et
d'humanité qui est dans les grandes races inspire
déjà quelques règles, dont les dieux ont souci. Les
dieux veulent le bien très faiblement; cependant
ils le veulent, et il y a des crimes qu’ils punissent.
Ces punitions ont lieu ici-bas. Les âmes des morts
sont sous terre, dans des lieux sombres, menant
tout Iliade, VIII, 48; XXII, 148; Odyssée, VII, 363. Voir la belle
réflexion de Socrate, Xénophon, Mem., II, vit, 10.