412 HISTOIRE DU PEUPLE D’ISRAËL.
son. Le sort de ceux qui ont travaillé à une œuvre
est souvent de la voir passer en des mains plus
capables de la faire réussir, et ainsi de voir leur
création se continuer mieux que par eux, sans eux.
L’histoire est tout le contraire de la vertu récom-
pensée. La famille du véritable fondateur de la force
d’Israël fut exterminée. Le condottier sans seru-
pules qui prit sa place devint le roi « selon le cœur
de Dieu », l’aïeul censé de Jésus, celui que l’opi-
nion de l'humanité a couronné de toutes les
auréoles. Telle est la justice de lahvé; le monde
appartient à ceux qui lui plaisent.
Dans une des campagnes contre les Philistins,
dont le théâtre fut le ouadi des Chènes, près de
Soco, et Éphès-Dammim, en Juda*, on commença
de remarquer un Bethléhémite nommé Daoud ou
David, fils d’Isaï?. Ce jour-là, on admira surtout
l’héroïsme d’un certain Eléazar, fils de Dodo,
1.11 Sam., xxur, 9 et suiv., corrigé par | Chron., x1, 12 et
suiv., XxVII, 4. Comp. I Sam., xvir, 1.
2. Mém. sur les Noms théophores apocopés, dans la Revue des
études juives, oct.-déc. 1882, p. 168-169, Voy. ci-dessus, p. 31-32.
Comparez Dodkarib dans les inscriptions himyarites (Corpus,
n° 5). On a pu croire que le nom de David figurait dans l’in-
scription de Mésa, sous la forme 7717 équivalente du 1777
biblique ; cela est très douteux. Cf. Journal des savants, 1°* mars
1887.