PRÉFACE.
commencé, et il a mis à peu près quatre cents ans à se
constituer. Vers 1000 ans avant Jésus-Christ, la reli-
gion israélite, ce qu’on a depuis appelé le judaïsme,
n’existait pas encore. La religion de David et de Salo-
mon ne différait pas sensiblement de celle des peuples
voisins de la Palestine. Certes, un œil sagace aurait pu
apercevoir dès lors les germes qui devaient se déve-
lopper plus tard. Mais, à raisonner de cette manière,
rien ne commence et ne finit nulle part. Les traits de
prédestination à une vocalion religieuse qu’on peut
entrevoir en Israël, dès l’époque la plus reculée, ne se
dessinent nettement qu’à partir du 1x° siècle avant
Jésus-Christ. Les prophètes deviennent alors des
créateurs dans le sens le plus éminent du mot. Élie
et Élisée sont les représentants légendaires de celte
grande révolution. Puis le mouvement se continue par
des hommes que nous touchons en quelque sorte et
dont nous possédons les écrits. En réalité, à l’avène-
ment d’Ézéchias, vers 725 ans avant Jésus-Christ, le
judaïsme est complètement formé. Ce que l’époque de
Josias, les restaurateurs du temps de Zorobabel, la
réforme d’Esdras y ajouteront, c’est une organisation
sectaire d’une merveilleuse solidité.
J’essayerai de montrer, dans le prochain volume,
comment s’accomplit cette œuvre d'organisation, qui
fut achevée environ 450 ans avant Jésus-Christ. Le
judaïsme dès lors résume Lout le travail religieux de
l’humanité, puisque le christianisme et l’islamisme