[1010 av. J.-C.] LE ROYAUME UNIQUE. 6
ricales. Il n’en fut rien. Comme Charlemagne,
David fut le roi des prêtres, mais en même temps
le maitre des prêtres. Les (racasseries qui trou-
blèrent la vie de ce pauvre Saül n’existèrent pas
pour lui. Gomme le roi de France, il tint en bride
la théocratie, tout en partant d’un principe for-
tement théocratique.
Le prophétisme, qui était arrivé par Samuël à une
si grande importance, se vit rejeté dans l’ombre
sous David. Un pouvoir laïque exista. Aucun ins-
piré de Iahvé ne pouvait prétendre à rivaliser
avec un favori de lahvé, tel qu’était David. Les
prophètes Gad ct Nathan ont auprès du roi un
rôle tout à fait secondaire“, que, plus tard, les
historiens de l’école prophétique cherchèrent à
grossir ?. Gad, intitulé bizarrement le « voyant
de David * », figure comme un officier de la cour.
Ni Gad ni Nathan n’eurent dans la direction du
règne aucune influence appréciable. C’est après
l’abaissement du principe royal, dans une cen-
taine d'années, que le principe prophétique se
1. Noter surtout, F Rois, 1, 22 et suiv., combien Nathan est
subordonné.
2. L'épisode de Nathan et d’Urie (Il Sam., ch. x1, x11) paraît
inventé de toutes pièces.
3.7 Min. I[ Sam., xxiv, 11.
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