[100 av. J.-C] LE ROYAUME UNIQUE. -
humain, depuis que le crime ne lui était plus né-
cessaire. La longue royauté de David, d’ailleurs,
provoquait de sourdes impatiences. La tribu de
Juda, qui l’avait élevé au trône, était froissée des
faveurs qu'il accordait aux Benjaminites, anciens
partisans de Saül. Quelque étrange que cela pa-
raisse, Juda, qui avait été la force du pouvoir nais-
sant de David, fut l’âme de la révolte d’Absalom. La
désaffection, à Hébron et dans la tribu, était géné-
rale. Les dépenses que l’on faisait pour Jérusalem
rencontraient beaucoup d'opposition, et sans doute
les satellites étrangers de David provoquaient l’anti-
pathie qui s’attache, d’ordinaire, à ces sortes de
milices.
Les restes de la famille de Saül étaient aussi une
cause d’agitation. Un certain Sémeï fils de Géra,
qui demeurait à Bahourim, près de Jérusalem,
Meribaal lui-même, quoique comblé de bienfaits
par David, n’attendaient qu’une occasion. Des
parents ou des alliés de David, tels que Amasa, fils
d'Abigaïl, sœur de Serouïa, qui était par consé-
quent cousin germain de Joab, des brouillons
comme un certain Ahitofel, de Gilo, n’aspiralent
qu'à des nouveautés. Absalom donnait à tous ces
mécontentements disséminés un centre de rallie-
ment. Amasa était au plus mal avec Joab. On
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