(985 av. J.-C.] LE ROYAUME UNIQUE. 119
Salomon construisit enfin des « villes de magasins »,
sortes d’entrepôts, dont le but commercial ou mili-
taire ne saurait être exactement défini ‘. Il y avait,
en particulier, une localité de Tamar, du côté de
Pétra ?, dont Salomon fit une ville et qui devint un
lieu de station pour les caravanes. Ges postes com-
merciaux répondaient à une des principales pré-
occupations du temps, préoccupations analogues
à celles qui ont fait, de nos jours, attacher tant
d'importance au percement de l’isthme de Suez,
Avec une haute raison, en effet, Salomon eut
toujours les yeux tournés vers la mer Rouge, large
canal qui mettait les essais de civilisation méditer-
ranéens en rapport avec l’Inde, et ouvrait ainsi un
monde nouveau, celui d’Ophir %. La baie de Suez
[*l*Rois, IX, 19.
2. Ibid, 1x, 18. Voy. ci-dessus, p. 117, note 1.
3. Le système de M. Lassen, identifiant Ophir avec l’Inde des
embouchures de l’Indus, loin d’avoir été ébranlé, est devenu uno
thèse approchant de la certitude. Si Ophir, dans les textes hébreux,
est souvent mis en relation avec l’Iémen et le détroit de‘Bah-el-
Mandeb, cela vient d’une illusion dont il y a le plus grand compte
à tenir dans les questions de géographie ancienne. Les cartes faites
d’après les récits des marins sont essentiellement fautives, le marin
ne comptant que les escales et mesurant les distances d’après
la peine qu’il a eue d’un port à un autre. Le phénomène des
moussons, par exemple, trompe complètement le marin sur l’éloi-
gnement réel du point de départ et du point d'arrivée. Il a dormi