1935 av. dc] LE ROYAUME UNIQUE. ta5
murmuraient. Les progrès dans l’ordre profane leur
paraissaient de profonds abaissements dans l’ordre
moral. Salomon n’avait aucun égard pour ces
fanatiques et les tenait soigneusement éloignés de
ses conseils; mais les fanatiques savent attendre.
Ge qui, en effet, donnait raison aux adversaires
de la royauté, c’est que les mœurs subissaient une
grande altération. Le roi était très adonné aux
femmes !. Son harem était immense ; on parlait de
sept cents femmes en titre, nommées saroth,
« dames », de trois cents concubines, esclaves
achetées, servantes des suroth. Les calculs les plus
modérés allaient à soixante reines, quatre-vingts
concubines et des alumoth non comptées. Salomon
fut, en particulier, très porté vers les femmes
étrangères. Outre la fille du roi de Tanis, il aima
des femmes moabites, ammonites, édomites, sido-
niennes, hittites. Quoique, à cette époque, les
règles rigoureuses qui furent faites plus tard sur les
mariages mixtes n’existassent pas encore, les vrais
Israélites voyaient de tels mariages de mauvais œil.
Les zélés de Tahvé prétendaient que les femmes
étrangères, gardant leur culte dans le sein de la
famille israélite, étaient pour leur mari des causes
1.1 Rois, xt, t et suiv.; Cant., v1, 8-9.