136 HISTOIRE DU PEUPLE D'ISRAËL. [985 av. J.-C.]
Jourdain supérieur, du côte de Hasbeya. C’est ce
qu’on appelait « les Délices de Salomon » '. La vie
humaine, la vie sémitique du moins, avait été jus-
que-là si austère, que ce l'ait d’un homme ne se refu-
sant aucun caprice? parut quelque chose d’étrange,
de nouveau, presque d’impie. On se figura comme
un âge d’or matérialiste, d'éclat trompeur, ce
temps « où l’argent fut à Jérusalem aussi commun
que les pierres, où les cèdres y furent aussi nom-
breux que les sycomores de la plaine ». On accu-
nrula comme en un rève tout ce que le luxe enlan-
tin comporte et aime : or, pierres précieuses, par-
fums, vases ciselés, chevaux, chars, riches vète-
ments. Une légende naquit, pleine à la fois de
colères et de regrets, sur ces quarante ans de vie
profane, où, laissant dormir sa vocation religieuse,
Israël trouva qu’il est bon de jouir.
Le charmant épisode — probablement légen-
daire — de la reine de Saba servit de cadre à cette
première édition des Mille et une Nuits, L'homme,
devenu vieux, aime à se reporter vers un état d’ima-
gination où nulle philosophie n’est encore venue
troubler ses goûts d’adolescent. Un roi, en même
temps sage el voluptueux, un mondain favorisé
1. nbhv pen.
2. Eccl., ch. 1.