2 HISTOIRE DU PEUPLE D'ISRAËL.
témoignage » (galeëd)', selon un usage qui existe
encore en Orient. Le nom de ces tas était un mémo-
rial pour les générations à venir?. Quelquefois
c’étaient les grands arbres séculaires qui étaient
chargés du rôle de porte-souvenirs.
Ce type de société, qui s’est continué jusqu’à nos
jours chez les tribus arabes non contaminées, est
trop incomplet pour aller bien loin en fait de civi-
lisation ; mais, à l’origine, il contribua puissamment
à fonder la chose dont l’humanité avait le plus be-
soin, l’honnêteté et le sentiment de la famille. Dans
une telle société, les jeunes gens avaient bien moins
d’importance que chez les Grecs; ce qui dominait,
c’était le vieillard, le cheik, dépositaires de la
sagesse et du pouvoir. Le type de perfection,
comme encore aujourd’hui chez les Arabes, était
l’aristocrate calme, bien né, bien élevé, très poli*,
prenant au sérieux la vie, évitant le contact de la
grossièreté. Il résultait de tout cela une humeur
essentiellement pacifique, quelque chose de géné-
reux, de fier, de loyal; c’était l’état d’âme de gens
à l’aise, voulant défendre leur droit et respectant
1. Gen., xXxx1, 45 et suiv.
2. Même usage chez les Touaregs, presque jusqu’à notre temps.
3. Gen., XXIV.
4. Se rappeler les anecdotes sur la politesse des Arabes.