150 HISTOIRE DU PEUPLE D'ISRAËL. (975 av. J.-C-]
pelle, comme celle de saint Louis, non le rendez-
vous de tout Israël. Tout y est fait pour le roi, rien
que pour le roi et ses officiers. Les prophètes, les
vrais fidèles de Iahvé, voient ces innovations de
mauvais œil ‘. Le développement religieux du pro-
phétisme, en Israël et en Juda, se fait hors du
temple, jusqu’au jour où le prophétisme s'empare
du temple et en fait sa forteresse. La première Thora
sera conçue en réaction contre le temple ?; le mo-
saïsme n’est, en un sens, qu’une réponse à Salo-
mon°. Plus tard, le grand résumé vivant d'Israël,
Jésus, détestera le temple, voudra le démolir, se
déclarera capable de le rebâtir spirituel. La des-
truction du temple par les Romains sera la con-
dition du progrès religieux et en particulier de
l’établissement du christianisme. Tous les abus du
judaïsme viendront du temple et de son personnel.
Pas un prophète, pas un grand homme ne sortira
de la caste lévitique. Le dernier mot d’Israël sera
une religion sans temple *.
Sûrement cette bâtisse d’un ârt mondain,
1. C’est à tort, cependant, qu’on voit dans le discours de
Nathan (II Sam., vir) une opposition de principe contre le temple.
2. Sépher hab-berith, Exode, XX, 24 et suiv.
3. Voy. ci-après, p. 374 et suiv.
k. Esséniens, sibyllins, chrétiens, épitre dite de Barnabé.
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