30 HISTOIRE DU PEUPLE D'ISRAËL.
exemple, sont un reste amoindri de ce qui fut à
l’origine un fait de première importance.
Comme toutes les peuplades antiques, le Sémite
nomade croit vivre au milieu du surnaturel. Le
monde est entouré, pénétré, gouverné par les
élohim, myriades d’êtres actifs, fort analogues aux
«esprits » des sauvages, vivants, translucides, insé-
parables en quelque sorte les uns des autres, n'ayant
pas de noms propres distincts comme les dieux
aryens, si bien qu’ils peuvent être envisagés d’en-
semble et confondus. Ge n’est pas le pluriel di qui
prouve le polythéisme de l'antiquité grecque et mo-
derne ; ce sont des noms tels que Zeus, Hermès, ete.
Un éloh n’a pas de nom qui le distingue d’un autre
éloh, si bien que tous les éloh réunis agissent comme
un seul être et que le mot Élohim se construit avec
le verbe au singulier*. Élohim est partout; son
souffle est la vie universelle ; tout vit par Élohim.
Tout ce qui arrive arrive par lui (ou par eux). Il fait
naître, il féconde le sein des femmes? ; il tue; on
l’entend (ou on les entend) dans les bruits in-
1.11 en fut de même de n5N, chez les Phéniciens. Corpus
inser. semit., 1° partie, p. 6, 146. Pour d’autres faits analogues,
voir Journal asiatique, févr.-mars 1859, p. 218 et suiv.
2. Gen., xxx, 2, 22, ete. XXxuL D.