[860 av. J.-C:] LES DEUX ROYAUMES. +15
d'un militaire déloyal, voulant se défaire de son
maître pour régner à sa place, Jéhu se fût arrêté
après l’heureux coup de flèche qui lui assurait le
trône d’Israël. Ge qui montre bien que la haine
des prophètes contre la maison d’Achab se cachait
derrière l’ambition de Jéhu, c’est que celui-ci, qui
pourtant ne pouvait aspirer à la royauté de Jérusa-
lem, voulut à tout prix tuer Ochozias. Après la
mort de son cousin, près de Jezraël, Ochozias s’en-
fuit vers le Carmel. Il fut blessé sur la hauteur de
Gour, qui est du côté de Ibleam, et mourut à
Megiddo. On amena son corps dans son char à
Jérusalem, et on l’ensevelit dans la sépulture
ordinaire des rois de Juda.
Jéhu, après l’assassinat des deux rois, entra dans
Jezraël. Jézabel, qui savait la mort de son fils, fut
héroïque de fierté. Elle se fit mettre du fard aux
yeux, se para la tèle et se mit ainsi à une des
fenêtres du palais. Quand Jéhu entra monté sur
son char dans la cour, elle lui cria : « Comment se
porte Zimri, l'assassin de son maitre? » Jéhu re-
garda aux fenètres, en criant : « Qui est pour moi ?
Qui? » Ses yeux se rencontrèrent d’une façon
significative avec ceux de deux ou trois cunuques
qui étaient près de leur maitresse. Il leur cria :
« Jetez-la en bas. » Ge fut vite fait; le sang jaillit