360 HISTOIRE DU PEUPLE D’ISRAËL. |850 av. J.-C-]
sens qu'il résume et explique les principes que les
prophètes ne font qu’appliquer. Son esprit est bien
celui des prophètes, perpétuelle mauvaise humeur
contre les hommes, et avec cela beaucoup de pitié.
Aussi trouve-t-on son écrit sans cesse rappelé dans
les pages qui nous restent des prophètes. Le jour
où l’auteur y mit la dernière main, on put dire :
Un livre est né, ou plutôt, ce jour-là, véritable-
ment, le judaïsme, le christianisme et l’islamisme
naquirent. Les vieux instincts monothéistes des
Sémites nomades arrivèrent, sous le mordant in-
comparable de ce burin de fer, à se fixer en une
religion clairement définie et déterminée. La voùle
de la chapelle Sixtine est la seule traduction digne
de ces pages sublimes. Michel-Ange est le seul
artiste qui ait su interpréter le jéhoviste ; car il est
bien son frère selon l’esprit.
Nous avons insisté, à diverses reprises, sur les
croisements qui se remarquent entre l'écrit jého-
viste et les parties les plus anciennes de la légende
d’Élie ‘. C’est à croire que les deux enfants ont été
portés dans le mème sein et nourris du mème lait.
Nous pensons que l’écrivain jéhoviste fit partie de
{. Notez surtout le sacrifice de Moïse, Exode, xxiV, 4-8, com-
paré à celui d’Élie, I, Rois, xviIl, 31 et suiv., et la vision,
Exode, xxx1III, 17-23 (voy. ci-dessus. p. 286-288 et p. 366).