376 HISTOIRE DU PEUPLE D’ISRAËL. [850 av, J.-C-]
pauvreté des uns vient de la richesse des autres, il
s’imagine que ce sabbat de la terre sera très favo-
rable aux pauvres. Gette loi ne fut certainement
jamais appliquée; l’idée qu’une telle institution
serait bonne pour les pauvres suppose une écono-
mie politique assez naïve. Les préceptes sur le
prêt, sur le gage, sont aussi plulôt inspirés par un
sentiment d'humanité que par un esprit positif de
légalité !. Il en est de ces passages comme de tant
de préceptes de l’Évançile, insensés si on en fait
des articles de code, excellents si on n’y voit que
l’expression hyperbolique de hauts sentiments
moraux.
Plus tard, on exagéra encore les paradoxes hu-
manilaires de notre prophète. Les canonistes
du second temple voulurent que l’année sabba-
tique tombât en même temps pour toute la nation,
ce qui eût établi la périodicité de la famine. Leur
imagination de l’anrée jubilaire acheva le cycle
des utopies qui ont fait de la Thora le plus fécond
des livres sociaux et le plus inapplicable des
codes. L’erreur des écrivains de législation com-
parée, qui mettent en parallèle les lois du Penta-
{. Le parfait contraste de cela, c’est l’inflexibilité juridique
des Romains, pour lesquels la loi n’a -en vue que le droit absolu
ct ne connait pas de pitié.