LES BENI-ISRAËL A L’ÉTAT NOMADE, 59
lation‘. L’homme protégé par un dieu faisait tout
sous l'inspiration de ce démon familier. C’était
par les songes que lui venait le plus souvent la
voix de son dieu *. Certains arbres, comme le téré-
binthe, passaient pour fatidiques; car ils tenaient
fortement à la terre et semblaient vieux °.
Une sorte de déisme sans métaphysique, voilà
ce que les pères du judaïsme et de l’islam inau—
ouraient, dès cet âge reculé, avec un instinct juste
et sûr. Ge Dieu, formé par la fusion de dieux sans
nom, deviendra le Dieu absolu qui aime le bien
et hait le mal, le Dieu que l'on sert par l’honnê-
teté du cœur. L’avènement de l’esprit scientifique,
depuis le xvrn° siècle, a beaucoup changé la relation
des choses. Ge qui était un avantage est devenu
un inconvénient. L’esprit sémitique est apparu
comme hostile à la science expérimentale et à la
recherche des causes mécaniques du monde. En
apparence plus rapprochée que le paganisme
de la conception rationnelle de l’univers, la
théologie du Sémite nomade, transportée dans
des esprits scolastiques, s’est trouvée en réalité
1. Gen., xL, 8; xL1, 28, 32, 38-39.
2. Job, xxxur, 15. C’est sans doute par des songes que Gamos
parlait à Mésa : 192 M5 SN. Inser. de Daihon, lignes 14, 32).
3. Élon Moré, Élon Mamré, Élon meonenim (Juges, IX, 37).