504 HISTOIRE DU PEUPLE D'ISRAËL. [735 av. J.-C.]
Le lahvé d’Osée, nous l’avons vu, est un être
complètement moral; celui d’Isaïe et de Michée
à déjà les tendresses du Père céleste des chré-
tiens. Quelquefois il prend des tons larmoyants
qui font pressentir les reproches affectueux de
Jésus : « O mon peuple, que Vai-je fait!?.…. »
On est Lenté de dire : « Le pauvre homme! » Le
Dieu pleureur qu’aimera le christianisme, ce Dieu
à qui on fait de la peine, qu’on afflige en l’offen-
sant et qui attend en bon père le retour du pé-
cheur, existe au moins en germe. Tahvé est déjà,
à la façon dont on le plaint et dont on le traite, un
pauvre erucifié.
En même temps, nait la vraie prière. L'homme
pieux prend en horreur les contorsions, les convul-
sions, les danses frénétiques, ces incisions au front,
ces façons de se taillader avec des rasoirs qu’affec-
tionnaient les prêtres de Baal et de Camos. Le nou-
veau Dieu est si essentiellement le Dieu du bien, que
toute àme pure se trouve naturellement en com-
merce avec lui. Il aime les hommes sincères et hon-
nêtes; il les écoute. Il est douteux que nous ayons
des psaumes de ce temps. Mais l’esprit de médita-
tion intime qui à fait des psaumes le Livre de prière
1. Michée, vi, 3.