[728 av. J.-C] LES DEUX ROYAUMES.
On le nommera conseiller-miracle,
Dieu-héros, père éternel, prince de paix;
Pour donner une prospérité sans fin au trône de David ;
Pour l’établir et l’affermir par le droit et la justice,
Dès à présent et à jamais.
La jalousie de Tahvé-Sebaoth fera cela.
Il s’agit peut-être, dans cette désignation énigma-
tique, de quelque enfant de la race royale sur lequel
les légitimistes du temps fondèrent des espérances ;
peut-être aussi est-ce l’image d’un roi idéal, tel
qu’un iahvéiste pouvait le rêver, qui vient con-
soler l’imagination du prophète attristé.
Tous les événements de l’histoire, en traversant
la conscience d'Israël, prenaient ainsi une teinte
religieuse, Ce peuple, deux mille cinq cents ans
avant Bossuet, a écrit l’Histoire universelle. En fait,
la religion était pour peu de chose dans ces guerres
de Ninive, de Damas, de Samarie. C’étaient les pro-
phètes qui l'y mêélaient. T1 faudrait se garder de
croire que ce fussent-là les sentiments de toute
la nation. L'état religieux du peuple était une sorte
de terre-à-terre, peu en progrès sur ce qui avait
précédé. Ges beaux textes du jéhoviste, de l’élohiste,
le livre de l'Alliance, le Décalogue, n’avaient qu’un
très petit nombre de lecteurs. Les surates des pro-
phètes étaient à peine écrites; la voix de ces ins-
pirés se perdait dans une sorte de désert.
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