LES BENI-ISRAËL À L’ÉTAT NOMADE. 83
espèce? C’est là, selon toutes les vraisemblances,
un emprunt que ces peuples ont fait au dehors. Rien
n’incline à croire que Iahvé soit originaire d’Egypte.
En Assyrie, au contraire, et en particulier dans les
contrées de chaldaïsme aramaïsé, voisines du
Paddan-Aram, le mot Zakou ou Tahvé paraît avoir
été employé pour désigner Dieu'. La racine hawa,
écrite par un À doux ou un À» dur?, signifie, en
langue araméenne, l’êètre, ou le souffle, ou la vie,
quelque chose de fort analogue à rouah. La mère
de vie, la première femme s’appelait Hawwa ; le
maître de la vie, l’être suprème, put s'appeler
mière moitié du moyen âge n’avait pas de sheva composé. Sup-
posons qu’il füt ordonné, en lisant, de substituer le nom de
Lutèce à celui de Paris; la forme Purèse deviendrait-elle légi-
time pour cela? Les vraies voyelles de 17” sont inconnues.
Les anciens transcrivaient TEYQ, TAOY, TAQ; Clément d’Alexan-
drie donne ’Izou£; Théodoret nous apprend que les Samaritains
prononçaient IABE; saint Épiphane adopte la même forme.
Saint Jérôme donne Iaho (voy. les textes réunis par Gesenius,
Thes., p. 577). On trouve aussi IEYE (Stade, Z., 1881, p. 346;
1882, p. 173, 174). La forme Iahvé ou Tahwé paraît donc bien
représenter la prononciation au moins du IV° siècle de notre ère.
1. Sehrader, p. 23 et suiv. Le TAQ classique est toujours
considéré par les Grecs comme d’origine assyrienne.
2. La distinction de ces deux articulations n’existait guère avant
l’écriture. Même après l’introduction de l’alphabet, le ÿ et le 7
se confondirent souvent pour le son et pour la forme du carac-
tère. V. ci-dessus, p. 75, note 1.