84 HISTOIRE DU PEUPLE D’ISRAËL.
Tahwa. Ce nom était surtout employé quand 1l
s'agissait du dieu qui préside au plus grand des
phénomènes de la nature, à la foudre. Les pasteurs
sémites, à ce qu’il semble, en furent très frappés et
s’habituèrent à envisager Jahoua comme synonyme
de Æ/ ou Klohim. Les Kenaanis, au moins les Hama-
thites, adoptèrent la même synonymie. On vit, chez
les juifs, un roi s'appeler Io-iagim et El-iagim; on
vit également à Hamath tel roi s'appeler Tahubid
et Tlubid".
Le nom sacré se contractait en Tahou ou lo, el
s’écourtait en Zah. Mais l’inscription de Mésa?, qui
est de l’an 875 à peu près avant Jésus-Christ, nous
présente déjà le nom mim écrit en quatre lettres
comme dans l’hébreu classique. Dès cette époque,
du reste, on expliquait le tétragramme par le verbe
ha, qui est la forme hébraïque de hawa : « Je suis
celui qui suis, » et « Je suis » devenait un vrai
substantif*. On arrivait ainsi à une sorte de méta-
physique, sans s’écarter peut-être beaucoup du
sens primitif.
De grands doutes, hâtons-nous de le dire, planent
sur tous ces points. Nous verrons plus tard qu’il est
1. Schrader, l. €.
2. Ligne 18.
3. Exode, 11, 14, jéhoviste; Exode, vi, 2-3, élohiste.