LES BENI-ISRAËL A L’ÉTAT NOMADE. 87
qu’élohim. Le mot sebaoth signifie « les armées,
les séries, les ordres » de créatures et spéciale-
ment des créatures célestes, des astres, des anges.
I] correspond au mot dlamin, « les mondes », du
Coran, lequel est lui-même l’hébreu olam (phé-
nicien oulom), traduit dans le grec juif et gnos-
tique par Afovt. Tout cela, on le voit, ne nous
écarte pas encore beaucoup des idées babylo-
niennes. Sebuoth veut dire « les mondes », comme
Elohim veut dire « les forces ». Sebaoth, comme
Élohim, devint un singulier collectif, ou plutôt
un pluriel réduit à la valeur d’un singulier, dési-
gnant l’Être suprême, après avoir désigné la série
des êtres. Sebaoth employé seul fut synonyme de
Dieu; Sebaoth n’agit pas autrement qu’E/ohim, et
quand Iahvé cumulera tous les noms divins, il pren-
dra aussi celui de Sebaoth*, sans qu'aucune nuance
nouvelle entre pour cela dans le concept hébreu de
la Providence ; tant ce concept était la base même,
4 Hebr., 1, 2.
9. L’expression MINI MY) est familière aux prophètes du
vItl® siècle, Amos, Osée, Isaïe, Michée ; ailleurs, dans les Pro-
phètes et les Psaumes, elle paraît être par imitation. C’est une
expression poétique, que les récits très anciens ne présentent pas.
L’expression NINAS MÈN MIN est d’une époque où le vieux sens
n’était plus compris, et où, pour la correction grammaticale,
on se crut obligé de dire : Tahvé [dieu des] Sebaoth.