LES BENI-ISRAËL À L’ÉTAT NOMADE, 139
et reçurent aussi un accueil favorable des dynas-
ties hittites. Ces nouveaux venus n’allèrent jamais
à Memphis. Ils restèrent dans les environs de San,
où est une terre de Gosen', qu’on leur assigna
et où ils purent continuer leur vie pastorale. La
terre de Gosen, en effet, est comme une transition
entre l’Ésypte et le désert. Les Égyptiens, très hos-
tiles aux pasteurs?, comme le sont toujours les
agriculteurs sédentaires, l’abandonnaient aux po-
pulations vouées à l’élève des troupeaux.
Tout est douteux dans ces temps reculés, pour
lesquels Israël n’a que des légendes et des malen-
tendus. Une seule chose est sûre : Israël entra en
Egypte sous une dynastie favorable aux Sémites, et
en sortit sous une dynastie hostile’. La présence
d’une tribu nomade sur les confins extrêmes
de l’Egypte dut être pour ce dernier pays un
événement de bien peu de conséquence“. Il n’y
1, Le Ouadi actuel, près d’Ismaïlia.
2. Gen., XII, 32; XLVI, 34; XLVII, 6.
3. Le récil incohérent que Josèphe (Contre Apion, I, 26, 27)
prête à Manéthon implique du moins la connexité des Hébreux et
des Hyksos.
4. Les vues qu’on a souvent proposées sur l’origine sémitique
de la réforme religieuse d’Amenhotep IV (culte de Khounaten,
à Tell el-Amarna) doivent être abandonnées. Aten, qu’on a
rapproché de Adon, est un des plus vieux mots de la langue