LES BENI-ISRAËL À L’ÉTAT NOMADE. 161
tive n’a rien que de vraisemblable. Ses rapports
avec les Madianites arabes, sorte d’Hébreux non
asservis par l’Ésypte, et avec les Kénites iduméens,
surtout avec un certain Iéter ou Iétro', dont il
aurait épousé la fille, paraissent aussi porter un
caractère à demi historique. Fut-il réellement le
chef de la révolte et le guide d’Israël fugitif? Qu’un
fonctionnaire égyptien, de race mixte, chargé de
surveiller ses frères, ait joué un rôle analogue à
celui des mulâtres de Saint-Domingue, et ait été
l’auteur de la délivrance, cela est possible assuré-
ment. Mais ce qui est possible aussi, c’est que tous
ces récits de l’Exode, où la fable a pénétré pour
une si large part, soient plus mythiques encore
qu’on ne le suppose d'ordinaire, et qu’il ne faille,
de tous ces récits, conserver que le fait même de
la sortie d’Israël de l’Égypte et de son entrée dans
la péninsule du Sinaï.
Il ne semble pas qu’avant de quitter Pa-Ram-
sès, les Israélites et leurs compagnons aient eu
d’autre objectif que de fuir la tyrannie de Pharaon.
1. Exode, 1v, XviIt. La terminaison o est une particularité des
dialectes araméo-arabes de la région madianite (inscriptions si-
naïtiques, nabatéennes). D’un autre côté, les formes FN), “In”,
VIN}, NIN) portent à supposer 72N7N! comme nom de tribu. V. ci-
dessus, p. 94-95, 105.
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