208 HISTOIRE DU PEUPLE D'ISRAËL.
possédons en effet un chant religieux ‘, dont ce
cri forme en quelque sorte le motif principal.
C’est le morceau le plus singulier de toute la litté-
rature hébraïque. On croit y entendre un écho
lointain des pérégrinations triomphales du dieu
voyageur à travers le désert ’. Le Sinaï y figure
comme le lieu de la plus haute théophanie, non
comme le lieu où fut donnée la Thora. L’extrème
obseurité du style de ce dithyrambe est une marque
d’antiquité, bien que sûrement des sentiments plus
modernes s’y fassent jour à certains endroits. Il ne
serait pas surprenant que nous eussions là un spé-
cimen altéré ou, pour mieux dire, adapté à des
usages liturgiques*, de quelques-uns des can-
tiques du livre des Guerres de Tahvé ou du Tasar*.
Le vieux recueil s’ouvrait, en effet, par les can-
tiques qui se rapportaient aux approches de la terre
de Chanaan et aux dernières marches du désert.
4. Ps. LXVIII,
2. Surtout v. 1 et suiv., 5 et suiv., 8 et suiv., 12 et suiv., 18
et suiv., 25 et suiv.
3. Le morceau a pu servir de cantique pour l’inauguration du
temple (v. 16, 25-28). Le passage v. 18 doit saremeut être corrigé
INVUI DIN OM27, d’après Nombres, x, 36. Tout le dévelop-
pement qui commence au v. 29 est une addition dans l’esprit du
second Isaïe ; il en est de même des v. 3 (fin) et 4.
4. Surtout le passage v. 12-15, si plein de l’esprit épique des
anciens sim.