LES BENI-ISRAËL A L’ÉTAT NOMADE. H 4
11 est probable que, pendant les temps d'arrêt,
l’arche était déposée hors du camp sous une tente.
C’était ce qu’on appelait ohel moëd, «la tente de
réunion », ou okel édouth, « la tente du témoi-
gnage ». Peut-être y venait-on déjà chercher des
jugements, des oracles divins, prêter des ser-
ments. Le Dieu y était censé présent de sa per-
sonne. On croyait que la nuée descendait sur la
tente, restait à l’entrée, parlait avec les chefs *. Plus
communicatif que celui du Sinaï, ce Dieu de la
tente se laissait approcher; on conversait avec lui.
Le Dieu d'Israël s’humanise ; il devient le compa-
gnon de l’homme, le compagnon du faible surtout
et du délaissé:. Le tabernuculum Dei cum homini-
bus existait dès lors.
Mais tout cela n’était qu’un germe. Les institu-
tions avaient encore quelque chose de très flottant.
La barbarie était extrême; le ministère des lévis
n’avail rien de civilisateur ni de moralisateur. Les
Israélites ne se servaient pas de l’écriture. Ce qui
1. Exode, XxxxIII, 7-11, passage ancien, qu’il ne faut pas con-
fondre avec les amplifications lévitiques et postérieures à la cap-
tivité (Exode, xxv et suiv.), où l’on s’est plu à supposer du
temps de Moïse un tabernacle conçu sur le modèle du temple de
Jérusalem, Les interpolateurs lévitiques ne firent que développer
architecturalement le passage en question.
9. Ps. LXVII, 0, 1.
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