216 HISTOIRE DU PEUPLE D’ISRAËL,
Moab ». C'était la plaine située sur le bord du
Jourdain, en face de Jéricho, au pied du mont
Nebo, et en particulier l’endroit appelé Sittim,
« les acacias y, ou Abel has-Sittim, « la prairie
des acacias ». L’arche résidait en cet endroit sous
une tente, et constituait, en quelque sorte, le nœud
vital de la nation.
Cette apparition d’une force nouvelle dans le
petit monde, déjà très pressé, de la région palesti-
nienne excita naturellement de vives appréhensions
chez les peuples antérieurement fixés. Ammon ne
semble pas avoir été très ému ; Moab, déjà si affaibli
par les Amorrhéens, dut se borner à des intrigues*.
Dans les plus vieux livres historiques, on trouvait
à ce propos un étrange récit, qu'on mettait sur le
compte de Balac, fils de Sippor, supposé roi de
Moab. Le nabi existait, dès cette époque, chez les
peuplades sémitiques, mais avec une physionomie
bien différente de celle qu'il eut plus tard. C’était
encore le sorcier, l’homme ayant des secrets mys-
térieux, qui le mettaient en rapports journaliers
avec les élohim. Ces nabis étaient une puissance re-
doutée. On leur attribuait des pouvoirs surnaturels
et une science profonde dans l’art de jeter les sorts.
1. Juges, ch. x1.