LES BENI-ISRAËL A L'ÉTAT DE TRIBUS FIXÉES. 273
sulté le génie familier de la tribu. Les affaires
n’étaient pas pour cela livrées au hasard. Chez les
Israélites, comme chez les Grecs, la direction des
oracles était aux mains des sages. Ge que nous
appellerions imposture n’était considéré alors que
comme une juste interprétation des volontés du
dieu protecteur‘.
À l’époque des tribus établies, Tahvé est avant
tout le Dieu conseiller de la nation. Les serviteurs de
[ahvé, en ce temps d’éclectisme, sont les gens qui
ont un éphod et qui savent en jouer. Les noms pro-
pres où entre, comme composant, le nom de lahvé
ne se trouvent guère que parmi ces singuliers person-
nages. Ainsi Gédéon et sa famille semblent partieu-
lièrement attachés à la pratique de l’éphod. Il en
faut dire autant de Mikah ou Mikaïahou°. Jahvé était
le grand oracle d’Israël. Certes, ce dieu puissant
était révéré de tous; mais il avait une clientèle spé-
ciale, desfamilles plus vouées à son culte que le reste
de la nation. Ces premiers saints de fahvé n’avaient
aucun caractère de pureté morale, de sérieuse
XXII, vrai jugement de Dieu; il est faux que le mot ha-élohim
ait jamais désigné les juges. Cf. Nombres, xxvIr, 2, 5 et suiv.;
Juges, 1, 1.
1. Mésa, de même, n’entreprend rien sans que Camos lui ait
parlé préalablement. Inser., lignes 14, 32.
2. Voy. ci-après, p. 327 et suiv., et p. 348 el suiv.
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