LES BENI-ISRAËL A L’ÉTAT DE TRIBUS FIXÉES. 289
plus loin encore ‘ : lahvé apparaissait indivis de
ses habérim ou maleakim *, et conçu comme un
avec eux. En voyage, surtout, il aimait à se décou-
pler, se laissait recevoir, héberger, nourrir. À ceux
qui trouvaient étrange que Iahvé pùt ainsi manger
et boire, on répondait que ce n’était pas lahvé;
c’étaient ses maleakim. La forme propre de Iahvé,
en effet, n’est jamais la forme humaine. C’est une
espèce de dragon, mugissant le tonnerre, vomis-
sant la flamme, soufflant la tempête ; c’est le rouah
universel sous forme globale, une sorte de masse
électrique condensée. Iahvé agit à la façon d’un
agent universel. Il mange le sacrifice, au moment
où la flamme le dévore. La flamme, en ce cas, est
souvent spontanée ; elle lèche les morceaux de vic-
time étendus sur le rocher, et les fait disparaître.
Quelquefois deux larges narines se dilatent au-
dessus de la fumée du sacrifice pour la humer*.
D’autres fois, on voit le Dieu monter dans la flamme
du sacrifice; il disparaît avec la langue de feu qui
s’élève de l’autel*. Alors on a vu réellement Iahvé,
et on est sûr de mourir *.
4. Gen., ch. XVIII, XIXe
2 Gen., xix, {.
3. Gen., vil, 21.
4. Juges, xuI, 15 et suiv.
5. Juges, Vi, 22 et suiv. ; XII, 22 et suiv.
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