204 HISTOIRE DU PEUPLE D’ISRAËL.
buer. Elle donnait de la notoriété au lieu où elle
était; mais elle n’éteignait pas les concurrences
que d’autres localités lui faisaient au nom de leurs
intérêts particuliers. Nous verrons Manassé, Galaad,
- Dan, se créer des lieux où l’on pouvait consulter
lahvé, dans les formes établies pour cela. Des
éphods individuels s’établissaient et obtenaient le
plus grand succès. Pour un œil sagace, cependant,
l'arche était bien le centre de la nation et le point
générateur du monothéisme. L’arche israélite
était une chose unique par essence. Il ne vint
jamais à la pensée de personne qu’on pût créer
une seconde arche. Mème quand Jérusalem eut
accaparé l'arche, le royaume d’Israël se fit d’autres
sanctuaires, mais non une arche particulière. Le
talisman qu’on appelait nehustan était unique et le
plus sûr héritage de Mosé ; l’arche, évidemment,
était considérée aussi comme remontant à Mosé.
À ce titre, elle ne pouvait avoir de double, pri-
vilège que n’avait pas l’éphod.
Le personnel de l’arche devait se borner à quel-
ques lévis, habiles à manier l’éphod. Les sacrifices
continuaient à être faits par les chefs de famille,
sur des autels de pierre et de gazon improvisés*.
1. Juges, 11, 5; xxI, 2 et suiv.; Livre de l’alliance, Exode, xx,
24, 26.