308 HISTOIRE DU PEUPLE D'ISRAËL.
ou général en chef, Sisera, parait avoir été un
homme de guerre habile. Il était seigneur d’un
puissant fief que les Israélites appelaient Haroset-
haggoïm. Peut-être mème devint-il le successeur
de labin*.
Or il y avait une prophétesse nommée Débora,
qui jugeait Israël en ce temps-là. La condition des
femmes, chez les tribus patriarcales, n’était nulle-
ment ce qu’elle fut plus tard, quand la vie de
harem, à partir de Salomon, eut tout à fait abaissé
les mœurs. Une prétendue sœur de Moïse, nommée
Miriam, prenait dès lors, dans la légende de la sor-
tie d'Égypte, un rôle dont l’état actuel des textes ne
laisse peut-être pas apercevoir toute la portée *. Il
y avait des femmes maîtresses d’elles-mêmes, dis-
posant de leurs biens, choisissant leur mari, ac-
complissant Lous les actes d’une existence virile, y
compris le prophétisme et la poésie. Il en était de
même chez les anciens Arabes. Les récits sur la
vie des tribus avant l’islam mentionnent plusieurs
Débora, cumulantles fonctions du chef et du poète.
Les traits relatifs à ces héroïnes formaient une
1. Dans le Cantique de Débora, il n’est pas question de labin.
Ce labin, du reste, flottait fort dans la chronologie traditionnelle
des Israélites. Voy. ci-dessus, p. 307, note 4.
2. Notez Michée, vI, 4.