LES BENI-ISRAËL A L’ÉTAT DE TRIBUS FIXÉES, 357
comme les Jébuséens. Les Benjaminites n’étaient
guère qu’un corps militaire spécial, une caste élevée
en vue du maniement de la fronde et où les jeunes
gens prenaient l’habitude de se servir de la main
cauche au lieu de la main droite‘. Leur lieu fort
était à Gibéa, au nord de Jérusalem. On ne les ai-
mait pas, et leurs mœurs passaient pour très mau-
vaises. On racontait avec horreur l’aventure que
voici *
Un lévi d’Éphraïm ayant été surpris-par la nuit,
à la hauteur de Gibéa, quitta la route avec sa con-
cubine et son petit équipage pour passer la nuit
dans la ville. Les voyageurs s’assirent sur la place ;
personne ne vint les inviter, jusqu’à ce qu’un
vieillard étranger à la ville les emmenât chez lui.
Quelque chose de monstrueux, d’analogue aux in-
famies de Sodome, se serail passé alors. Il fallut
livrer aux Benjaminites la concubine de l’étranger.
Après les avoir assouvis, durant toute une nuit de
débauches, la malheureuse vint tomber morte sur le
seuil de la maison où son mari avait reçu l’hospita-
1. Voy. ci-dessus, p. 244-245.
2. Juges, xIX, XX, xxI, récit composé de pièces d’origines
diverses. Dans le texte actuel, Tahvé réside à la fois à Mispa
(xx, 1, 3: xx1, 1,5, 8), à Bélhel (xx, 18, 26. et suiv.; xxI,
2 et suiv.), et à Silo (xx1, 12, 19, 21).