370 HISTOIRE DU PEUPLE D’ISRAËL.
l’ethnographie et dela géographie, les tribus hellènes
et les tribus israélites portaient au front les mêmes
caractères d’enfance poétique. L’Hellène croit à
des forces divines plus nombreuses, plus radicale-
ment distinctes que l’Israélite. Mais l’état moral
est peu différent. L’intervention divine dans les
choses humaines et naturelles est continue. L’idée
du sacrifice est à peu près la même de part et
d’autre. Le dieu grec pourtant est plus identifié
avec son hiéreus, que le dieu israélite avec son
cohen. L'idée du dieu protecteur est encore plus
forte chez l’Hellène que chez l’Israélite. Le dieu de
l’Israélite est susceptible de devenir le Dieu
universel, et on n’en peut dire autant d’aucun des
dieux grecs, même de Zeus. On sent que Zeus n’ar-
rivera pas à tuer ses parèdres; tandis que Iahvé est
destiné à n’avoir bientôt plus de parèdre.
Les idées sur les oracles se ressemblent dans les
deux races. Le serment, surtout le serment d’exter-
minalion, le hérem, est plus terrible chez les Israé-
lites; il y a là un germe de fanatisme très dange-
reux. Les sacrifices humains sont, de part et
d’autre, à l’état de reste sporadique d’un mal anté-
rieur. Le culte diffère peu ; pas de temple *, presque
1. Le temple, dans les poèmes homériques, n’est encore que le
haut lieu, zépevac et Foyuds (bama hébreu et phénicien). Cf. sur-