HISTOIRE DU PEUPLE D’ISRAËL.
sémitique parait être l’Arabie, alors moins dessé-
chée qu’aujourd’hui*. C'est d’Arabie ‘que semble
être partie la conquête qui fit de la Babylonie,
jusque-là touranienne, couschite ou céphène, une
terre sémitique. Les Araméens suivirent probable-
ment la même voie*. Enfin, selon d’anciennes tra-
ditions, c’est aussi d’Arabie que seraient venus
dans le bassin de la Méditerranée les peuples qui
se désignaient eux-mêmes du nom de Kenaani et
que les Grecs nommèrent Phéniciens?. Ces peuples
s’étendirent le long de la mer, depuis la petite île
1. De nos jours, l’Arabie, surtout celle du Sud, se dessèche
encore. L’eau disparaît de lieux où il y en avait autrefois, et les
populations émigrent vers la Perse.
2. Les rapports intimes de l’ancien araméen et de l’ancien
arabe sont un des résultats les plus frappants des progrès de
l’épigraphie sémitique. Voy. Revue d'archéologie orientale, 1" an-
née. n° 2 (1885), et les inscriptions découvertes par M. Doughty,
publiées dans les Notices et extraits de l’Acad. des Inscr. et
Belles-Lettres, t. XVIIT, 1'e partie; Revue des études juives, juil-
let-septembre 1884, p. 1 et suiv. Tout ce qui vient d'Arabie, en
fait d'inscriptions, est araméen. Les Érembes d’Homère (Odys-
sée, IV, 84) miroitent étrangement entre IN et »27». GE. Stra-
bon, XVI, IV, 27.
3. Herod., I, 1, 1. Le système de M. Budde (Bibl. Urgeschichte,
p. 343 et suiv.), sur la non-identité de Kenaani et de Phéni-
cien, est réfuté par la monnaie de Laodicée (j9222 ON), par le
chap. x de la Genèse, par l’acception »3432 = marchand, par Ju-
ges, XYIII, 7, où la mode sidonienne est sûrement la mode phé-
nicienne, etc. Gf. Isaïe, XIX, 11.
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