Full text: Histoire du peuple d'Israël (1)

LES BENI-ISRAËL A L’ÉTAT NOMADE. 11 
de Ruad jusqu’à Jaffa. Ils parlaient une langue 
tout à fait analogue à ce que nous appelons l’hé- 
breu*. On ne voit pas qu’ils aient jamais été no- 
mades. Tout d’abord, ils étaient entrés dans les 
voies du commerce et de la navigation; ils fon- 
dèrent les puissantes villes commerçanteset indus- 
trielles de Sidon, d’Aradus et la ville plus hiéra- 
tique de Gébal (Byblos). Quoiqu’ils n’aient jamais 
formé de véritable empire continental, il y eut des 
tribus chananéennes dans l’intérieur, et toute la 
Palestine, surtout à l’ouest du Jourdain, en fut 
peuplée. 
La Syrie devint ainsi un pays tout sémitique. Les 
listes des noms de villes syriennes se rapportant 
aux conquêtes des Thoutmos et des Ramsès sont 
remplies de noms sémitiques*. Les Khétas, que les 
annales égyptiennes mentionnent si souvent comme 
des voisins haïs, sont très probablement les Hiétim 
chananéens, dont le centre était à Hébron, mais 
dont le nom paraît avoir souvent désigné l’en- 
1. Voy. Corpus inser. semit., 1° partie. Les noms des villes et 
des rois chananéens sont à peu près hébreux. 
2. Mariette, Karnak, pl. 17-26; les Listes géogr. des pylones 
de Karnak, in-4, 1875, avec atlas in-fol.; Maspero, dans la 
Zeitschrift für ægypt. Sprache, 1881, p. 119-131, et dans les 
Mémoires du Victoria Institute, 1886 et 1887; Chabas, Le 
Voyage d’un Egyptien, in-4, Paris, 1866.
	        
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