116 HISTOIRE DU PEUPLE D'ISRAËL. [990 av. J.-C.)
structions imitées de l’Égypte. On admirait surtout
ce grand temple central de Melkarth, qui devait
être l’ombilie du monde tyrien, comme son frère
jumeau de Jérusalem fut le centre attraclif du
monde juif *. Déjà, sous David, nous avons vu des
rapports établis entre les deux peuples. Sous Salo-
mon, ces rapports furent bien plus suivis. Hiram
est l’allié intime du roi d’Israël; c’est lui qui envoie
à Salomon les artistes qui manquaient à Jérusalem,
les matériaux précieux pour les constructions de
Sion, des marins pour la flotte d’Asiongaber.
La région du Jourdain supérieur, conquise par
David, semble être restée tributaire de Salomon.
Ge qu'on dit d’une plus vaste extension du royaume
de Salomon est empreint de beaucoup d’exagéra-
tion *. Ni la Syrie du Nord, ni la région du bas
Oronte et d’Alep, ni même Hamath, n’ont jamais
été vassales de Salomon. Ges mots « jusqu’à l’Eu-
phrate, jusqu’à l’Égypte,. d’une mer à l’autre »,
sont, sous la plume des écrivains hébreux, le fait
d’une géographie complaisante, qu’il ne faut pas
prendre à la lettre °. Les fables sur la prétendue
1. Mission de Phénicie, p. 527 et suiv.
2. I Rois 1v, 20 ; v, 4; vuiT, 65; II Rois, xiv, 25, 28. Inutile de
rappeler que les livres des Chroniques sont ici de nulle autorité.
3. Comp. Ps. LXSII, 9 et suiv.