[980 av. J.-C-] LE ROYAUME UNIQUE. 113
au contraire, apparaît avec certitude. C’était un
temple égyptien, de moyennes dimensions, avec un
vestibule formé par les antes, l’architrave et deux
grosses colonnes d’airain *.
Ces deux colonnes, œuvre supposée de Hiram le
fondeur*, en tout cas œuvre tyrienne, frappèrent
les Hébreux et, ainsi qu’il a coutume d’arriver chez
les peuples peu artistes, firent naître beaucoup
d'imaginations singulières. On leur donna des
noms; on les appela lakin et Bouz. Il n’est pas
impossible que ces deux mots eussent été écrits,
comme des graf/iti talismaniques, par les fondeurs
phéniciens, sur les colonnes :
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Que [Dieu la] fasse tenir droite par [sa] force*,
1. L'idée de deux colonnes ne portant rien et ayant par elles-
mêmes une valeur symbolique, est tout à fait contraire aux idées
hébraïques. Mettons, que de tels fétiches eussent pu être élevés
sous Salomon ; ilseussent certainement été abattus sous Ézéchias.
Cf. Amos, IX, 1; Jér., Lil, 17. On n’a trouvé, il est vrai, en
Égypte aucun temple ayant des colonnes d’airain. Mais ce pou-
vait être là une modification que les fondeurs tyriens auraient
introduite dans le style égyptien. Le portique avait sûrement
deux colonnes pour porter les coupures de l’architrave; or
toutes les colonnes du temple étaient d’airain.
2. On donnait, un peu à tort et à travers, à tous les Tyriens le
nom de Hiram.
3. Peut-être ces mots sont-ils phéniciens, le verbe j2 étant pris
pour le verbe « être ». La phrase, continuée d’une colonne à