(975 av. 1-C.1 LE ROYAUME UNIQUE. 151
quand elle sera consacrée par le temps, aura sa
poésie, ses fanatiques, ses fervents. Mais que de
hontes elle subira, avant que ses souillures soient
allées se noyer dans une auréole de sainteté.
Presque tous les dieux de Syrie y seront adorés,
selon le caprice des rois. Tahvé y aura des parèdres
peu dignes de lui. La politique y entrera, avec son
cortège de crimes. Toute l’histoire de cet édifice
portera l’empreinte de ses origines. Œuvre d’un
souverain profane, presque indifférent en religion,
toujours en lutte contre l’esprit général de la na-
tion, le temple de Salomon rappelle un peu l’église
de Ferney : Deo crexwit Voltaire, lit-on sur le
fronton d’un édifice devenu un grenier à foin. Le
temple, si nous pouvions le voir, nous apparaîtrait
probablement comme un magasin de décors pou-
dreux; il faudra des siècles pour qu’un véritable
sentiment de piété se produise autour de ces ma-
chines de théâtre. Ce qui consacre une église, ce
sont les saints; or ce temple, tout d’abord, les
saints s’en détournèrent ; les prophètes ne le béni-
rent pas; les vrais héritiers des anciens patriarches,
les continuateurs de leur esprit simple et fort, vont
bientôt le maudire. Comme le Saint-Pierre de
Rome de Jules II, il sera l’occasion d’un schisme.
Le vrai iahvéiste, à la vue de ce petit #aos, orné