LES BENI-ISRAËL A L’ÉTAT NOMADE. 27
même bien observées, n’était qu’un tissu de décep-
tions. Grâce à un développement scientifique con-
tinué durant des siècles, l’homme est arrivé à
débrouiller les erreurs où le fait tomber l’aspect
du ciel, et notamment la plus forte de toutes,
savoir l'immobilité de la terre. Dans l’ordre moral,
la vérité était bien plus difficile à trouver; une
foule de cerveaux humains y sont encore ré-
fractaires. L'homme peupla d’abord l’espace de
forces libres, passionnées, susceptibles d’être in-
voquées et fléchies. Il créa un monde divin à son
image et traita les dieux comme il aimait à être
traité par ses inférieurs. Un échange de prêtés-
rendus s'établit entre l'homme tremblant et les
êtres redoutables dont il se croyait entouré.
Une constante expérience, confirmée par la
science la plus exacte, nous a prouvé que cette
hypothèse primitive des causes libres particulières
hors de nous est tout à fait erronée. Au-dessus de
la volonté de l’homme, on n’a constaté dans la na-
ture aucun agent intentionnel. La nature est in-
exorable; ses lois sont aveugles. La prière ne ren-
contre nulle part aucun être qu’elle puisse fléchir.
Aucun vœu n’a guéri une maladie, ni fait gagner
une bataille. Mais, pour arriver à cette vérité, que
peut-être les savants de Babylone entrevirent, que