23 HISTOIRE DU PEUPLE D’ISRAËL. [930 av. J.-C-|
à peine mentionné. L'auteur affectionnait les
légendes locales; il les connaissait à fond, et, s’il
à peu de chose à dire sur Juda, c’est qu’évidem-
ment il tournait un peu volontairement le dos à ce
pays. Il est difficile de ne pas voir une intention
malveillante dans la légende de Thamar *, où Juda
est si complètement sacrifié, et où la famille de ce
patriarche, censée issue du rapt d’une Chana-
néenne, est présentée comme souillée par tous les
crimes. En religion, les idées de l’auteur étaient
très larges. Déjà se dessine l’antipathie contre les
téraphim, les idoles et les amulettes des païens ?.
Mais on ne remarque aucune tendance vers la
centralisation du culte. Les autels à lahvé s’élèvent
de tous côtés, sans que l’auteur voie là autre chose
que le témoignage d’une légitime piété *.
Le livre des légendes israélites a été le commen-
cement de la Bible, surtout de la Bible telle que
les poètes et les artistes l’entendent. L’empreinte
de la légende populaire y est en quelque sorte à
fleur de coin. On n’y peut comparer que l’homère
des Grecs. L'intérêt que les enfants prennent à ces
récits est un élogé suprême. Il v a deux livres
1. Gen., XXXvIII.
9. Ibid., XxXxv, 2 et suiv.
3. Ibid., xxviI, 22 ; xxxuIT, 20.
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