1860 av. J.-C] LES DEUX ROYAUMES. 317
têtes des fils de votre maître, et venez me voir à
Jezraël demain à pareille heure“. » Les soixante-dix
jeunes princes étaient chez les notables de la ville,
qui les élevaient. Chacun de ces estimables bour-
geois prit son pensionnaire royal et lui coupa la
tête, Puis on mit les têtes dans des paniers, et on
les envoya à Jezraël. Jéhu donna ordre de les ranger
sur deux piles à l’entrée du palais. Le lendemain
matin, il sortit, prit place à la porte et dit au
peuple : « Vous êtes justes. C’est vrai, j'ai conspiré
contre mon maitre, et je l’ai tué. Mais tous ceux-ci,
qui les a tués? Reconnaissez donc que pas une
parole de [ahvé ne tombe à terre. » Quand on est
persuadé que le malheureux est nécessairement un
disgracié de Dieu. le fait accompli est toujours
facile à légitimer.
De Jezraël, Jéhu se rendit à Samarie, qui,
malgré l'importance acquise par Jezraël, restait
la capitale du royaume. À l’endroit du chemin
qui s'appelait Équed hu-roïm, il rencontra une
troupe de frères d’Ochozias de Juda, qui venaient
de Jérusalem à Jezraël voir les princes de leur
1, Ce récit n’a rien-que de conforme aux mœurs du temps et
de l’Orient. Ce qui peut faire douter de l'exactitude des détails,
c’est que, plus bas, x, 17, les massacres de princes ont lieu
après l’entrée de Jéhu à Samarie.