476 HISTOIRE DU PEUPLE D'ISRAËL. [740 av. J. C.]
est libre d’être aussi sévère que l’on veut pour soi;
on peut faire autour de soi la propagande du puri-
tanisme ; mais on n’a pas le droit de l’imposer. Le
quaker ne force personne à se faire quaker, ne de-
mande pas au gouvernement de protéger le quaké-
risme. Or le iahvéisme des prophètes, comme le
wahhabisme, comme le vrai islam, implique la
coercition pénale, l’appel au bras séculier pour faire
exécuter un code moral. Les excès du pharisaïsme
étaient la conséquence naturelle de cet esprit,
ou plutôt le pharisaïsme est né avec le iahvéisme
lui-même. La théocratie juive, dont l’islamisme ou
plutôt le wahhabisme, le mahdisme, ete., sont la
dernière expression, avait pour conséquence l’in-
quisition, l’union de l’Éslise et de l’État, la surveil-
lance réciproque. Dans l’histoire, l’inconvénient est
inséparable de l’avantage. Le bien s'opère souvent
par des moyens qui ont l’air d’en être la complète
négation, et voilà pourquoi, selon la différence des
temps, le progrès peut consister, en un siècle, à
combattre ce qui, dans un autre siècle, a été un
progrès.
Le iahvéisme des prophètes du vi’ siècle ayant la
prétention d’être la morale absolue, il était naturel
qu’on arrivât à y voir une religion bonne pour tous
les hommes et à concevoir l’espérance que tous s’y