[740 av. 1.-C-] LES DEUX ROYAUMES. 477
convertiraient. Cette idée, dont nous avons trouvé
des traces chez Amos et chez les prophètes ses con-
temporains ‘, va grandir d'année en année. Tyr,
l’Égypte, Assur même viendront à Iahvé. De telles
préoccupations, je le sais, font penser à une
époque plus moderne, où le prosélylisme devient
la pensée dominante d'Israël. On ne saurait, cepen-,
dant, regarder comme interpolés tous les passages
qui contiennent ces prédictions hardies *. Presque
toutes les grandes idées d’Israël sont nées d’une
façon si nécessaire, qu’elles semblent, au premier
coup d'œil, n'avoir pas eu de commencement.
Un homme contribua éminemment à la trans-
formation que subirent, dans la seconde moitié du
VII° siècle, les idées israélites; ce fut le prophète
Iesaïah ou Isaïe ?, fils d’Amos *. À un sentiment re-
ligieux des plus purs, Isaïe joignait un rare talent
1. Voy. ci-dessus, p. 408, 412, 444, 445, 447, 448.
2. Voy. ci-dessus, p. 439, note 1.
3. Dans le livre qui porte le nom d’Isaïe, il faut d’abord re-
trancher les chapitres XL-LXVI, qui sont sûrement d’un autre
auteur. Dans les trente-neuf premiers chapitres, d’importantes
distinetions sont nécessaires. Outre les chapitres xv et xvI,
qu’Isaïe lui-mème déclare d’un prophète plusancien, les chapitres
XIII, XIV, XXI, XXIV, XXV, XXVI, XXVII, XXXIV, XXXV, ne paraissent
pas de l’ancien prophète.
4. Kien de commun entre ce dernier nom et celui du prophète
Amos. orthographe hébraïque n’est pas la mème.