58 HISTOIRE DU PEUPLE D'ISRAËL.
tique* veut que cette fète soit un souvenir de la vie
anciennement nomade des Hébreux. On a combattu
cette explication par la raison que des huttes de
feuillage seraient un mémorial souverainement
inexact d’un séjour dans l’Arabie Pétrée. Mais, à
une époque fort antérieure à la rédaction du Lévi-
tique, dans le livre d’Osée*, le même rapproche-
ment est établi, et, aulieu de huttes de feuillages,
il y est question de tentes. On est donc porté à
envisager cette « fète des Tentes » comme un sou-
venir de la vie primitive commune à tous les
peuples sémitiques, conservé même chez ceux qui
s’en étaient le plus éloignés.
Le nabi ou inspiré de Dieu (sorcier, devin, pro-
phète) n’avait guère de place dans une société où
le père de famille avait des pouvoirs absolus. Sû-
rement, le patriarche eût empêché le nabi, comme
il empêcha le cohen, de prendre de l’importance et
de balancer son autorité. Le prophétisme ne paraît
s’être développé que chez les tribus déjà établies.
La croyance aux songes révélateurs était univer-
selle. Le don de les expliquer était aussi une révé-
1. XXII, 42 et suiv.
2. x11, 10.
3. Dbrax-