286 HISTOIREDU PEUPLE D’ISRAËL.
généralissime de ses armées, un sar-saba , un
séraskier, qu’on rencontrait quelquefois, l’épée nue
à la main, et qu’on n’abordait qu'avec tremble-
ment. Bien plus considérable était l’ange ou mes-
sager (Maleak), chargé d’abord de porter les ordres
de Iahvé, et qui bientôt devint un grand vizir, par-
tageant les pouvoirs de Iahvé. Dès un âge fort
ancien *, en effet, Iahvéeut à côté de lui une sorte de
dédoublement de lui-même, qu’on appelait Maleuk
lahvé; c’était comme sa face, son parèdre, son
alter ego. La religion phénicienne présente des
idées presque semblables. La face du dieu est dis-
tincte du dieu lui-même”. De plus, le Maleak
lahvë des Hébreux peut bien avoir son analogue
dans le Malak-Baal, le Malak-Astoret de l'épigra-
phie phénicienne +, Il n’est même pas sûr que le
Moloch ou Milk de la religion chananéenne ne
1. Josué, v, 14.
2. Cantique de Débora, v. 23. 11 est vrai que, dans ce texte,
conservé longtemps de mémoire, et où le rythme n’est pas dé-
licat, l'expression 1171) 7N7D a pu être postérieurement substi-
tuée à 771". |
3. Le Sy2-pp, si fréquent à Carthage ; le 072 des inscriptions
araméennes, etc, Voir ci-dessus, p. 189.
4. Corpus inscr. semit, 1'° part, n°5 8, 123 et 125 bis, 147,
194, 195, 380; Berger, l’Ange d’Astarté, (Paris, 1879); Stade,
Zeitschrift, 1886, p. 332-333.